Portrait de Singuila
Singulier Singuila qui nous ouvre les portes d’un univers complètement sien. Avec son nouvel album ça fait mal, nous aussi on a mal. Et ce n’est pas juste pour jouer avec les mots c’est réellement un effet coup de poing que produit ce dernier opus sorti en septembre 2009. Après des années de Rap avec le Secteur A, Singuila choisit sa voie. Ce sera le RnB d’un garçon qui multiplie les conquêtes, qui ne sait plus où donner de la tête, trop de femmes qui le veulent qui le jettent. Un garçon qui a confiance, certes et qui a conscience d’être un tombeur mais voilà, je n’ai plus de rimes en « Ette ». A des kilomètres du Singuila séducteur, quelque part entre Kinshasa et Cergy, on découvre aujourd’hui un Monsieur Singuila d’une trentaine d’années qui a pris trois ans pour sortir son nouvel album, trois ans pour grandir et devenir le Singuila qui a mal. Je vous présente un garçon qui supplie aujourd’hui une seule femme (et pas deux à la fois comme avant) de revenir. Un homme qui a connu les vicissitudes de la vie et qui veux nous en parler. Un Monsieur qui rend hommage à son Afrique. Et chapeau bas parce qu’il est aussi un grand frère. Celui qui donne des conseils pour éviter la prison avec le titre « il n’a fallu », pour faire attention quand on sort la nuit, pour se sortir de l’amour à sens unique. Vous voilà face à un homme qui nous fait partager l’expérience qu’il a acquise entre deux albums. Et même pas qu’entre deux albums mais plutôt entre une multitude de son car nous faisons face à un auteur compositeur qui ne garde pas jalousement son talent pour lui, mais qui écrit pour les autres comme Shérifa Luna avec le titre « Il avait les mots ». Des compliments, des compliments, on ne comprend donc plus ce qui pousse ce cher singulier Singuila a nous pondre des titres comme « Je déteste ma vie ». Elle a pourtant l’air belle. L’air mais peut-être pas la chanson. Enfin c’est encore lui le parolier. Ceci dit lorsqu’il nous dit qu’il est une bonne poire et une tête de turc, on a du mal à le croire.
(Couleurs tropicales- RFI- 21/01/2010)
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