Non, Francky Vincent n’est pas le seul chanteur antillais

Publié le par Fanny

Francky Vincent, la Compagnie Créole, Kassav, on a tous entendu un jour ou l’autre un petit air de musique outre-mer. Bien loin de rester figée dans des standards du zouk et des compositions traditionnelles, la musique antillaise évolue, aujourd’hui plus que jamais vers des sonorités métisses inédites. Voyage au cœur d’une musique en mouvement.

 

Les Antilles. Petits bouts de terre cantonnés au cliché « plage-cocotiers-soleil-mer et ti-punch ». Et qu’est-ce qu’on imagine en fond sonore ? L’incontournable « Fruit de la passion » ? Les traditionnelles improvisations d’un « tam-tam » ? Ou peut-être le tout récent mais néanmoins vieillot « Laisse toi aller bébé » du Collectif Métissé ? Le choix est restreint. Pourtant,  la discothèque de l’antillais moyen ne se compose pas que du peu de titres qui ont su traverser l’Atlantique. Mettons de coté les sonorités traditionnelles comme le Gwo Ka, le Bèlè, la Biguine ou la Kalenda qui ne se dansent et ne se chantent plus que lors de cérémonies et autres festivals. La musique Antillaise regorge d’influences qui ont su accoucher de styles divers et variés propre à l’archipel. Ces sons là, ce sont ceux du monde entier qui, mêlés et noyés dans la créolité ont su devenir le zouk, le dancehall, le ragga et le reggae entre autres.

 

Des styles enracinés

 

Dans le lot des musiques antillaises on compte avec plaisir le dancehall. Pourtant au départ, le dancehall n’était que l’apanage des îles anglaises. Chez nous, français d’ailleurs, on parlait de ragga. Reste qu’aujourd’hui, le raggamuffin  est  devenu l’ancêtre du dancehall.

Filles ou garçons, tout le monde chante du dancehall comme du rap. Il suffit d’une bonne musique et de paroles qui riment bien pour faire un tube. Pas la peine de souligner que les titres les plus célèbres sont les plus patriotiques. Et ne comprenez pas un éloge à la République car patriotique, là-bas, c’est plus faire l’éloge de son île que du pays auquel elle est rattachée.

Outre le dancehall qui se danse seul ou a deux mais toujours dans un impressionnant déhanché, le zouk est aussi la marque de fabrique des Antilles Françaises. C’est un peu ce qu’est la samba au brésil et le kuduro à l'Angola. Dès les années 1970 il commence à se faire une place, chassant la tradition et ses papes tels Eugène Mona, le Charles Trenet local. S’il a longtemps été une musique festive, dansante, rythmée, le zouk, aujourd’hui n’est plus qu’un slow version outre-mer. Une complainte qui revisite sans cesse les mêmes sujets sur de nouvelles mélodies. « Je t’aime et tu m’as quitté », « Je ne peux plus vivre avec toi, je ne t’aime plus », « Je t’aime mais tu ne me vois pas »… L’amour a été chanté sous tous les angles. Et alors que le zouk s’épuise, un nouveau genre semble vouloir lui souffler la première place dans le cœur des insulaires.

 

« La Nouvelle scène créole »

 

Sans jamais devenir le nouveau zouk puisque celui-ci est devenu une institution malgré ses sujets limités, « la Nouvelle scène créole » sait séduire. Sa capacité à piocher dans les jazzes américains, les traditions antillaises et les variétés françaises lui apporte le soutien de tous les nostalgiques de la période pré-zouk et des fanatiques des autres styles musicaux. Et c’est dans l’hexagone et nulle part ailleurs que nos trésors de la Nouvelle Scène on percé. Une façon de tester leur musique sur les Antillais du continent avant de s’affirmer chez eux. Pari réussi. Erik, Goldee, Victor O, Kamee et d’autres chanteurs de la Réunion comme Davy Sicard on su faire leur trou.

Dans le petit cercle de la scène créole on s’entraide : Goldee faisait les chœurs de Victor O lors de son concert et Kamee en faisait la première partie. Si ces artistes font salle comble ce n’est pas grâce à une publicité massive mais plutôt à un public friand de cette musique qui reprend les paroles d’amour là où le zouk les a laissées : à la porte d’un peu plus de philosophie.

Des textes simples, des mélodies douces et épurées marquée d’un tambour, comme d’une signature créole. Leurs chansons parle d’un pays où ils ne sont plus, d’une racine qu’ils n’ont pas oublié, d’un amour perdu, d’une vie dont il faut profiter, une palette de sujets qui charme les Antillais d’ici et d’ailleurs et qui, sans évincer les autres, s’installe au panthéon des musiques d’outre-mer

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